Les défis cruciaux de la mission Chandrayaan-3 vers la Lune

La mission lunaire indienne Chandrayaan-3 est sur le point d’atteindre son objectif, avec un alunissage prévu entre mercredi et jeudi. Les motivations de l’Inde pour cette mission sont multiples, allant de la technologie à la science en passant par la politique. L’objectif principal est d’en apprendre davantage sur la Lune, notamment sa région peu explorée près du pôle Sud. Peu de pays ont réussi à se poser sur notre satellite naturel, ce qui rend cette mission d’autant plus importante. Chandrayaan-3 vise donc à combler ces lacunes et à acquérir de nouvelles connaissances.

Les objectifs technologiques et scientifiques de la mission Chandrayaan-3 ?

Chandrayaan-3, développé par l’Isro, est une mission spatiale indienne qui vise à démontrer un atterrissage en douceur sur la surface lunaire. La mission comprend le module d’alunissage Vikram et le rover Pragyan, qui exploreront la surface lunaire pendant un jour lunaire, soit environ deux semaines terrestres. Le site d’alunissage prévu est le pôle Sud de la Lune, également connu sous le nom de “face cachée de la Lune”, où peu d’informations sont connues. La mission prévoit de collecter des données sur la sismicité, la composition minéralogique et les propriétés thermiques de la surface lunaire, dans l’espoir de trouver de la glace d’eau. Cette découverte pourrait soutenir l’habitation humaine sur la Lune à l’avenir et faciliter les voyages vers Mars et d’autres destinations lointaines. Pendant ce temps, le lanceur continuera son voyage en orbite pour étudier les exoplanètes et explorer leur habitabilité pour les humains en analysant leurs signatures atmosphériques.

Quels sont les aspects géopolitiques de la mission Chandrayaan-3 ?

Jusqu’à présent, seuls trois pays ont réussi à déposer des engins sur la surface de la Lune, qui est située à environ 384 500 kilomètres de la Terre : la Russie, les États-Unis et la Chine. Malgré son budget relativement limité, l’Inde souhaite rejoindre cette liste prestigieuse. Bien qu’elle ait échoué lors d’une tentative précédente en 2019, l’Inde assure avoir tiré des leçons de cette expérience. Le chef de l’Isro, Sreedhara Panicker Somanath, en est convaincu.

Depuis la mise en orbite d’une sonde lunaire en 2008, le programme spatial indien a connu un développement considérable. En 2014, l’Inde est devenue le premier pays asiatique à placer un satellite en orbite autour de Mars, et trois ans plus tard, elle a lancé 104 satellites au cours d’une seule mission. L’objectif de l’Inde est maintenant d’envoyer une mission habitée en orbite autour de la Terre pendant trois jours d’ici 2024.

En 2019, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a célébré l’entrée de son pays dans le club des “superpuissances spatiales” après avoir abattu un satellite en orbite basse à l’aide d’un missile. Cependant, cette action a suscité des critiques en raison des débris spatiaux générés. L’Inde s’efforce également d’augmenter sa part de marché dans l’industrie spatiale commerciale mondiale, qui est actuellement de seulement 2%, en proposant des coûts nettement inférieurs à ceux de ses concurrents.

L’Inde fait preuve de détermination et de persévérance dans son programme spatial, malgré des défis financiers et techniques. Elle espère bientôt réussir sa mission Chandrayaan-3 pour atteindre son objectif lunaire.

D’autres pays sont-ils également intéressés par l’exploration de la Lune ?

La Chine a pour objectif d’envoyer des astronautes sur la Lune avant 2030 et de construire une base lunaire. Ces dernières années, la Chine a réalisé plusieurs exploits spatiaux remarquables, tels que l’alunissage sur la face cachée de la Lune en 2019, le retour d’échantillons lunaires en 2020 et l’atterrissage d’un petit robot sur Mars en 2021.

Les États-Unis, après près d’un demi-siècle depuis les missions Apollo, projettent également de retourner sur la Lune d’ici 2025 avec leur programme Artemis. Ils envisagent également de construire une base lunaire et une station spatiale en orbite pour préparer un voyage encore plus ambitieux : l’envoi d’un équipage vers Mars.

De son côté, la Russie a récemment lancé sa première sonde vers la Lune depuis 1976, mais malheureusement, elle s’est écrasée. La Corée du Sud a également réussi à placer sa sonde Danuri en orbite lunaire en décembre 2022, avec pour objectif de faire atterrir un engin sur la Lune en 2032.

Bien que les progrès technologiques récents aient permis de réduire les coûts des missions lunaires, la conquête de la Lune n’est pas une tâche facile. Certaines missions, comme celle de la sonde russe Luna-25 ou de l’alunisseur Hakuto-R de la start-up japonaise ispace, ont échoué dans leur tentative d’alunissage. Cependant, d’autres entreprises, telles que Astrobotic et Intuitive Machines, devraient tenter leur chance d’ici la fin de l’année.

La course pour atteindre la Lune est donc lancée, avec différents pays et entreprises qui rivalisent pour réaliser des missions lunaires ambitieuses.

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